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Sur le plan commercial...


D'abord, il est intéressant d'en connaître un peu plus sur la culture de la coca en Amérique du Sud.

On dénombre plus de 200 espèces différentes de coca, appartenant au groupe Erythroxylum. La variété E. Coca est de loin la plus cultivée, principalement dans l'Est des Andes et en Bolivie jusque plus au Nord. Cette zone est idéale car elle bénéficie d'un climat tropical lui offrant des pluies abondantes. Dans cette région, la coca pousse à des altitudes allant de 3000 à 4800 m.

La coca E. Novogranatense, quant à elle, pousse dans les régions plus arides de Bolivie et un petit peu au Vénézuela, ce sont des altitudes moins élevées où le climat est plus chaud. La troisième variété majeure est appelée ipadu et peut être trouvée au Sud de la Colombie, au Nord-Est du Pérou et à l'Ouest du Brésil ( bassin Amazonien). Les Indiens cultivent cette variété peu concentrée en alcaloïdes principalement pour leur propre consommation.

Au Pérou, premier pays producteur de coca au monde, on trouve des plantations légales et d'autres qui sont clandestines. Les producteurs travaillant dans la légalité sont enregistré par l'ENACO ( « Empresa Nacional de la Coca ») société qui se charge de vendre les récoltes à des distributeurs ou de les exporter pour l'industrie alimentaire ( arômes pour boissons) ou pharmaceutique. C'est le département de Cuzco qui rassemble les 18 000 hectares de terrain accordés aux plantations légales. Les cultures illicites se trouvent principalement dans les régions de San Martin, Huanuco et Ucayali

La Bolivie est le second plus grand producteur de coca au Monde, comme pour le Pérou l'ensemble des cultures n'y est pas forcément légal. La loi a choisi en 1988 de restreindre la culture de la coca à 12 000 hectares, c'est à peine assez pour répondre à la consommation traditionnelle de coca de la région. Les cultures illicites sont très présentes à Chapare, cela représenterait 75% des exploitations.

A la troisième position se trouve la Colombie, l'intégralité des cultures de ce pays sont illégales. On la trouve dans les plaines de Llanos qui couvrent près de la moitié du territoire.

La Bolivie est le second plus grand producteur de coca au Monde, comme pour le Pérou l'ensemble des cultures n'y est pas forcément légal. La loi a choisi en 1988 de restreindre la culture de la coca à 12 000 hectares, c'est à peine assez pour répondre à la consommation traditionnelle de coca de la région. Ce sont en fait 24 000 hectares de terre qui sont occupés par la culture de la coca. Sur place, un kilo de feuilles de coca coûte dans les 5€ actuellement. Chaque commerçant est autorisé à vendre 500 livres de feuille de coca séchées par mois. La vente de coca sur le marché officiel (= dans la légalité) représenterait 52 millions de dollars USD. Les prix ne cessent d'augmenter, ainsi il est les difficile pour certains locaux de se procurer leur ration de coca.

Concernant la Bolivie, la valeur estimée de sa production totale s'élevait à 240 millions de dollars en 2004, ce qui équivaut à 3% du PIB du pays, elle est donc un véritable atout économique pour ce pays. De nombreux plans sont envisagés pour dynamiser l'économie locale grâce à la culture de la coca. La société de contrôle de la coca préuvienne a signé un accord avec l'Afrique du Sud pour exporter 150 000 paquets de maté de coca. La Belgique et le Japon l'importent par containers pour produire des anesthésiants. La Colombie s'est lancée dans la manufacture d'une boisson pétillante « Coca-Sek » faite à partir de coca. Un projet d'industrialisation visant à manufacturer d'autres produits dérivés ( thé, biscuits, boisson, parapharmacie, farine) est en développement, le Vénézuela a financé la construction d'un usine bolivienne dédiée à cet usage.

Ce peuvent être des pistes menant à une amélioration de la situation installée par la politique de répression des drogues imposée par les USA.

Si l'on se penche sur le commerce, tenace, de la cocaïne, qui vient tenir la réputation des feuilles de coca, on peut dégager certains aspects. Ainsi 2,5 kg de pâte de coca non transformée en cocaïne sont vendus 5000$. Un kg de cocaïne-base avoisine les 11 000 $ et 20 000 $ après purification. Ces prix sont en vigueur en Amérique Latine, après importation aux Etats-Unis, il y a une hausse collossale : on passe de 20 000 $ à 60 000 $ pour un kg de cocaïne pure. Cette poudre est ensuite coupée de moitié avec d'autres substances pour augmenter la hauteur du bénéfice et les 60 000 $ doublent en 120 000$ pour deux kilos de cocaïne non pure. Ces deux kilos sont à nouveau coupés pour abaisser la pureté de la drogue à 12% avant de la distribuer dans les villes des USA. Les 8 kg ainsi obtenus vont rapporter jusqu'à 500 000 $ de bénéfice.


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