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Techniques de consommation

Comme nous l’avons vu dans la rubrique précédente, la consommation de coca est une pratique centrale de la culture sud-américaine et un élément indispensable de la vie quotidienne des populations. Mais alors, comment la coca est elle consommée ?

Il existe différentes méthodes.

Traditionnellement les feuilles sont chiquées, cette technique appelée acullio consiste à garder dans sa bouche une boule de feuilles imprégnées de salive.

Concernant le choix des feuilles, ces dernière doivent être de couleur vert foncé, souples et avoir un aspect légèrement cireux, cependant le fait qu'elles soient sèches n'est pas réellement un problème.

Avant consommation, les nervures les plus marquées des feuilles, rigides et rêches, sont retirées pour éviter d’irriter ou de blesser le palais et les muqueuses buccales à cause du frottement. Certains habitués mettent d’abord les feuilles à l’intérieur de leur bouche puis tirent ensuite les nervures entre leurs dents de devant.

Premièrement, il s’agit de prendre une bouchée complète de feuilles sans les avaler, en effet on parle à tort de mastiquer ces feuilles, elles doivent plutôt être laissées dans le creux d’une des joues du coquero (mâcheur de coca) et sucées pour en tirer un maximum de jus. Après une dizaine de minutes ( voir même un quart d’heure) les feuilles sont déjà suffisamment broyées et humides sous l’effet de la salive. C’est à ce stade-là qu’est ajouté le llijta ou, autre possibilité, un médium alcalin (chaux, bicarbonate de soude… ) destiné à atténuer le gout amer de la coca et à amplifier les effets des alcaloïdes en les solubilisant ( ce que la salive n’est pas capable de faire à elle seule). Le llijta est un mélange de cendres de natures variées, comme des cendres de quinoa (ilucta) et de plantain (des plantes typiques de la région) à la saveur sucrée.

Lors des rites de passage à l’âge adulte, les hommes reçoivent une petite poche de chaux qu’ils garderont avec eux toute leur vie. Cette chaux est prélevée au moyen d’un bâtonnet humidifié et ajoutée à la boule directement à l’intérieur de la bouche. Une chique est généralement conservée dans la bouche pendant trois quarts d’heure afin de bien en extraire tout le jus.

Le coquero prend en général cinq à six chiques à la journée ce qui revient à une ration d’entre 50 et 100 g de feuilles. Les fermiers et mineurs l’utilisent de manière intensive et augmentent davantage leurs rations si le travail s’avère particulièrement dur. Si le travailleur n’est pas actif il va alors préférer consommer très peu ou pas du tout de coca.

Une autre façon de bénéficier des propriétés de la coca et la consommation sous forme de maté, un thé de coca déjà utilisé à l'époque des incas. Les feuilles sont simplement séchées après la récolte puis réduite en poudre et éventuellement mises en sachet, sans aucun additif, il s’agit là de coca pure et cette boisson est 100% naturelle. Cette infusion a une couleur vert jaune et une saveur un peu amer proche de celle des feuilles. Ce type de thé est interdit en France. La farine des feuilles finement réduites en poudre peut aussi être passée dans une machine à café, la concentration du breuvage n’en sera que plus forte. Le maté est généralement offert aux touristes au lieu de la chique car ses effets sont moins puissants.


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