Effets de la coca sur l'organisme
Une fois la boule de coca bien formée et la chaux (ou le llijta) ajouté(e), il faudra attendre entre 15 et 20 minutes pour que les effets de la coca se manifestent. La personne se sent alors plus alerte, et bénéficie d’une énergie accrue, sa perception est exacerbée et ses sens sont en ébullition. Ses facultés cérébrales sont optimisées et plus rapides. La coca procure un sentiment d’ouverture, de hauteur d’esprit qui explique son utilisation dans les cérémonies religieuses. Au niveau émotionnel, une stimulation générale est ressentie, des sentiments de légère euphorie, d’optimisme et de motivation sont rapportés par la plupart des consommateurs. Les besoins de l’organisme (faim, soif, sommeil ) sont passent au second plan et sont remis à plus tard. Il est important de noter que lors des premières fois l’effet ressenti est plus fort en raison du manque d’habitude, c’est pourquoi il faut augmenter progressivement les doses.
La consommation de coca, par ses effets permet donc de travailler plus longtemps tout en ressentant moins de difficultés.
En effet après des recherches scientifiques conjointes de la France et du Venezuela , ce n'est pas la capacité au travail qui est améliorée grâce à la coca mais la tolérance au travail.
On observe également une stimulation du système respiratoire : la fréquence respiratoire augmente, permettant ainsi une meilleure oxygénation du sang. On constate des effets se manifestant sur l'hémoglobine et l'agrégation plaquettaire, ces mêmes effets sont modérés quant-à l'assimilation du glucose par l'organisme. En revanche, on ne constate aucune amélioration concernant l'assimilation quotidienne des nutriments.
Dans les Andes, les habitants doivent vivre et travailler à des altitudes avoisinant les 4000 mètres au dessus du niveau de la mer où les concentrations en oxygène sont généralement faibles, or la coca est un complément efficace pour pallier à ce manque récurrent d'oxygène et le rendre supportable.
Les voyageurs boivent donc du maté de coca pour combattre le mal des montagnes (sorojche), principalement dans le but d'éviter l'Erythrocytose. C'est-à-dire une hausse de la concentration en globules rouges dans le sang entrainant une viscosité sanguine élevée et des problèmes de circulation sanguine. Ces symptômes, engendrés par l'organisme en raison du manque d'oxygène, sont associés à des risques de thrombose ( formation de caillots de sang obstruant une veine ou une artère) qui exposent la personne touchée au risque de déclarer une embolie pulmonaire, un infarctus du myocarde ou un AVC.
C'est l'observation des consommateurs chroniques qui renseigne le mieux sur les effets de la coca, par exemple il a été observé que ces derniers voient leurs taux de cholestérol diminuer, pour des raisons encore inconnues. Entres autres, la consommation de coca rend le processus de digestion plus rapide, favorise la cicatrisation et diminue les risques de développer des caries.
Le chercheur Cuiffardi a découvert qu'après être chiquée, la coca a libéré 80% du contenu de ses feuilles. Par opposition au processus d'extraction moderne, l'extraction par mastication permet d'assimiler la majorité voir l'ensemble des éléments présents au sein des feuilles de coca.
Une étude menée par l'Université d'Harvard a analysé les propriétés nutritives de la coca , ainsi pour 100 g de feuilles la composition est la suivante :
Hydrates de carbone/ glucides (44.3 g)
Protéines (19.9 g)
Matières grasses (3.3 g)
Fibres (14.2 g)
Vitamine A (10,000 – 14,000 IU)
Vitamine B1 (0.58 – 0.68 mg)
Vitamine B2 (1.73 mg)
Vitamine B6 (0.58 mg)
Vitamine C (1.4 – 53 mg)
Vitamine D (trace amounts)
Vitamine E (16.72 mg)
Calcium (990.18 – 1749 mg)
Cuivre (1.1 mg)
fer (26.8 – 45.8 mg)
Magnésium (197 – 225 mg)
Phosphore (637 mg)
Zinc (2.63 – 3.8 mg)
D'après l'article « Can coca leaves contribute to improving the nutritional status of the Andean population? » datant de 2009, deux cuillers de farine de feuilles ne suffiraient qu'à satisfaire moins de 10% des besoins diététiques d'un écolier ou d'un adulte en termes de nutriments sujets aux carences. Par conséquent, lorsqu'elle est consommée en accord avec les quantités journalières recommandées, la coca ne peut pas être considérée comme un aliment, ses apport nutritionnels étant négligeables. Cependant, les conditions de vie extrêmes en altitude auxquelles sont soumises les populations rend pour eux indispensable la consommation des feuilles de coca, elle n'est de toute manière pas utilisée à des fins alimentaires mais pour améliorer les capacités respiratoires et protéger des dangers de l'altitude.